"Ces élus qui nous coûtent cher" ou encore "les dépenses somptuaires des collectivités locales" : une certaine presse fait ses choux gras de titres racoleurs sur les finances locales. Par facilité et goût du sensationnel, ces "études", supposées distinguer "les bons gestionnaires", ne rendent pas réellement compte de notre engagement et de l'action quotidienne des communes et de leurs intercommunalités au service des habitants mais donnent, au contraire, une vision tronquée de la gestion municipale et participent au dénigrement constant et répété des élus locaux, au moment même où les communes et les maires sont fragilisés par certaines réformes.

Dans ce climat de défiance généralisée, que nous apprend la dernière vague du baromètre de la confiance politique du Cevipof ?

Que seuls le maire et la commune résistent et apparaissent comme des "valeurs refuges", avec 61 % des Français qui font confiance à leur maire et 62 % à leur conseil municipal. En effet, les maires sont des points de repère essentiels pour les habitants, notamment les plus fragiles. Ils assurent une mission de proximité et de cohésion sociale indispensable.

La commune a prouvé, en outre, sa capacité à s'adapter et à se regrouper avec d'autres pour mieux assumer, en solidarité, ce qu'elle ne peut pas faire seule. Aucune autre institution publique n'a autant évolué que les communes depuis trente ans.

Soyons déterminés contre cette vision dogmatique qui considère comme un progrès d'éloigner les citoyens de leur collectivité de proximité. Maires,  présidents d'intercommunalités, élus locaux, nous sommes toutes et tous mobilisés pour nos territoires, au service de nos concitoyens, sous le contrôle du seul suffrage universel, duquel procède toute légitimité.

Jacques Pélissard,

président de l'Association des Maires de France

dans "la lettre des maires et des présidents d'intercommunalités" de février 2014 -